La Philharmonie de Paris accueille pour la première fois une exposition autour du rap, retraçant son histoire de son apparition en 1982 à nos jours. C'est l'occasion d'en apprendre plus sur cet univers longtemps mal compris.
L'exposition immersive offre aux visiteurs la possibilité de choisir leurs écoutes tout en déambulant à travers des années d'histoire. Ce projet a été créé par l'ancien danseur François Gautret. Aujourd'hui documentaliste et organisateur de festivals de films urbains, c'est un fin connaisseur de ce genre musical.
Une histoire de la rue
"Hip Hop 360", c'est revivre la naissance du rap en France, importée des Etats-Unis. Un véritable voyage dans le temps, des quartiers du Bronx de New York en 1982 jusqu'à aujourd'hui. S'y rendre, c'est comprendre comment une jeunesse afro-américaine venant des ghettos, a utilisé la musique pour faire entendre leurs voix longtemps tuent par le racisme et la pauvreté. C'est aussi comprendre comment les jeunes français s'en sont inspirés. Un art de rue entre graffitis, break dance et paroles puissantes qui a résisté jusqu'à aujourd'hui, depuis 40 ans.
En France, le rap est encore un milieu très masculin par rapport aux Etats-Unis qui comptent des grandes têtes comme Cardi B, Little Smiz, Megan Thee stallion... Les femmes françaises peinent à s'imposer dans le monde de la rue. Cette thématique, la série de Franc Gastambide, Validé, le montre très bien dans sa saison 2 en choisissant de suivre le début d'une jeune rappeuse.
Alors peut-on être féministe et écouter du rap français ?
C'est une grosse question. Je ne pouvais pas faire la promotion de cette exposition sans en parler. Il est clair que le rap français véhicule des clichés sexistes. Ce sont des paroles crues qui rappellent que la rue n'est pas toujours tendre avec les femmes. Déjà, il est important de rappeler que nos choix musicaux ne regardent que nous. Le tout, c'est d'en parler et comprendre que telle ou telle parole est effectivement dégradante. Parler de drogues, de sexes, de vulgarité, c'est une réalité, celle dans laquelle ces jeunes vivent. A travers leurs morceau, il nous propose de rentrer dans leur monde pour un instant. Le rap n'est pas plus misogyne que d'autres genre musicaux, il est juste rendu plus visible par les médias ou les politiques. C'est le cas notamment dans le rock ou certains classiques de la chanson française par exemple. Lorsqu'il s'agit d'homme blanc qui donne à voir une facette d'eux-mêmes socialement respectable, personne ne s'offusque. Finalement, le rap s'est la parole de ceux qu'on n'entend pas, un point commun avec le combat féministe.
L'expo sera disponible jusqu'en juillet 2022 !
Lien vers le site : https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/exposition/23375-hip-hop-360
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